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Un blog de tous les jours pour vous aider à regarder ce que vous ne voyez peut-être plus !

Il était une fois « Une femmes » ( 30 )

Il était une fois « Une femmes »  ( 30 )

Mayana n' en croit pas ses yeux . C' est la réplique exacte du grand aigle royal qui habite sa vie depuis un certain temps .

-- Mais Adsila d' où vient-il ?

-- De ton grand-père , il me l' a remis juste avant son décès . Je n' en avais pas compris la signification jusqu' à ce soir . Je ne savais pas trop quoi en faire et je me souviens de son air grave et solennel , de la lueur dans ses yeux lorsqu' il l' a déposé dans ma main . Il m' avait murmuré " Tiens ma fille , un jour tu comprendras et ce jour là tu le remettras à qui de droit , laisse-toi guider par ton intuition , laisse la vie tracer ta route vers l' instant choisi " . C' est en voyant le grand aigle devant toi ce soir que j' ai tout compris .

-- Mais comment se fait-il que tu l' as en ta possession justement ce soir ?

-- Parce qu' il ne m' a jamais quitté .

Mayana se laisse glisser mollement sur son lit hypnotisée par le bijou .Un aigle magnifique . Deux citrines jaunes à la place des yeux , quelques fragments de pyrites rehaussent l' éclat de son plumage , il est si lourd c' est du bronze . Mayana s' affaisse , elle ne sent plus son corps elle n' entend plus la voix d' Adsila . Une fumée blanche envahit la pièce .

-- Par de là l' univers une autre vie existe , de par la vie qui m' habite , vie différente de la tienne , vie immortalisée par la survivance de nos ancêtres , de par cette vie tu te dois de continuer à apprendre le pourquoi de nos vies , celles que nous avons défendu depuis des lunes . Chère Mayana la sagesse du grand aigle t' habite , tu le reverras il te guidera à travers l' espace de ton senti , de ton intuition , de ton besoin d' apprendre , il sera grand, il sera infini .

-- Mayanan , Mayana ! Que t' arrive t' il , répond-moi je t' en prie .

Mayana émerge de sa torpeur , elle regarde Adsila sans comprendre .

-- Merci Adsila pour ce si beau cadeau , c' est un messager je le garderai toujours près de moi .

-- Mais que racontes-tu là Mayana .

-- Je te raconterai plus tard , allons nous coucher maintenant , tu dois être épuisée par ton voyage .

Quelque peu perplexe Adsila ne pose pas de question sachant très bien qu' elle n' aura aucune réponse . En tout cas pas ce soir .

Les lumières sont éteintes , la lune filtre à travers le rideau léger , Mayana croit apercevoir la silhouette de l' aigle traverser le ciel . Sa tête s' alourdit , ses yeux se ferment . Des sons, des personnages habitent sa nuit , mille plumes descendent du ciel et se posent dans ses cheveux .Elle sent la douceur de l' une d' elle caresser sa joue . La plume ronronne .

-- Onix ! Veux-tu bien enlever ta queue de mon visage . Le chat se tourne et lui lèche le menton , il se pavane majestueusement sur son lit regardant Bandit de haut . Bandit n' a pas le droit de monter sur le lit , le chat le sait . Il s' assoit sans brusquerie entourant ses pattes de sa longue queue . Il a l' air si royal . Bon s' en est assez , le chat saute par terre , il attaque Bandit qui prend un plaisir fou à jouer les offensés , accroupi il ne cesse de japper joyeusement faisant mine d' être insulté . Le chat passe à côté et dévale les escaliers suive du chien qui exulte .

Mayana attrape sa robe de chambre , elle se dirige vers la salle de bain . Un bruit provient de la bibliothèque , ce sont des sanglots .Elle frappe doucement à la porte .

-- Adsila est-ce que ça va ? Elle ouvre la porte , Tout sourire Adsila se tourne vers elle .

-- Mon Dieu Mayana , il y a si longtemps que je n' ai pas autant ri . Des larmes joyeuses coulent sur ses joues . Elle tient entre ses mains un livre , c' est l' histoire d' un chien aux prises avec un oiseau , un oiseau moqueur qui lui mène la vie dure , le chien aime l' oiseau et l' oiseau aime le chien , une belle amitié coquine . Mayana avait complètement oublié l' existence de ce livre , il faudra qu' elle le lise un jour , c' est un cadeau d' une amie , d' une grande amie .

...

Un soir en Chine .

Les rues bourdonnent tellement il y a du monde , Partout des restaurants illuminés, lequel pouvaient-elles bien choisir .

-- Que dis-tu de celui-ci Mayana . Bianca pointa son doigt vers une enseigne prometteuse . Elles entrèrent dans le restaurant . Des lanternes chinoises de métal or et brillantes pendaient partout au plafond . De grandes fenêtres " Fausses " donnaient cette impression d' être en haut d' un édifice , un ciel " Faux " constellé d' étoiles en trois dimensions . Des tables bien mises , de grands espaces entre les chaises . Oui c' est inspirant .

Bianca avait approché Mayana lors d' un de ses nombreux voyages . Un congrès comme tant de congrès auxquelles elle assistait en tant qu' interprète . Mayana déjeunait au restaurant du grand hôtel lorsque Bianca seule lui avait demandé si elle pouvait s' asseoir avec elle . Et pourquoi pas . Elles devinrent amies presque immédiatement , des atomes crochus comme on dit . Elles bavardèrent et c' est comme ça qu' elle a appris que Bianca était restée en Chine " Hong-Kong plus précisément " après un voyage en compagnie de son frère . Elle avait eu le coup de foudre pour cette ville effervescente et grouillante de vie . Elle venait y parfaire la langue du pays et n' avait plus eu envie de retourner chez-elle en France .

Elles en ont faites des boîtes de nuit , des soirées bien arrosées , plus sportives de salon que d' extérieure elles faisaient du jogging à l' occasion . Un jour Mayana devait repartir , d' autres défis l' attendaient , elle aurait bien pu gagner sa vie aisément dans cette grande ville mais Mayana étant un peu girouette elle voulait vivre d' autres expériences dans d' autres pays .

Mayana resta plus d' un an à Hong-Kong , sa belle amie avait accouché d' une petite fille , elle en était la marraine . Le dernier soir avant son départ elles sortirent entre filles le conjoint de Bianca leur avait suggéré . Il garderait le bébé . Verres de champagne entremêlés de larmes Bianca avait tendu un livre à Mayana . " Je veux que tu te souviennes de moi avec humour . " Mayana ne l' avait jamais lu , manque de temps peut-être ?

Elle avait gardé contact avec sa grande amie . Elles se sont revues à plusieurs reprises . Elle avait pu tenir la petite Adélie dans ses bras , elle avait trois ans la dernière fois qu' elle l' a vue . Elles ont continué de communiquer régulièrement et Bianca lui avait promis de venir la visiter pour qu' elle puisse voir à quel point sa filleule avait grandi . Adélie avait maintenant six ans et grâce à internet elles ont pu garder un lien précieux .

...

Mayana se demande pourquoi elle n' a jamais lu ce livre .

Une si belle journée s' annonce , elles descendent les escaliers bras dessus bras dessous .Les portes claquent ça sent bon le pain grillé et le café . Sa mère rayonnante s' affaire dans la cuisine .

-- Allez mesdames , il faut s' activer si on veut profiter de notre journée . Deux paires de yeux ne cessent de la fixer .

-- Venez mes bébites à poil je vais vous nourrir . Deux queues qui fendent l' air , le chien et le chat côte à côte mangent dans leur bol bien trop heureux de vivre dans cette maison si accueillante .

Le bruissement des arbres se fait entendre par de là la fenêtre entrouverte , le vent se lève , le ciel est viré au gris , la pluie commence à tomber . Les trois femmes fixent la galerie . De gros grêlons rebondissent sur les marches de bois . Adsila se précipite dehors Mayana à ses trousses .

-- Ou vas-tu comme ça ?

-- Le toit de ma voiture est resté ouvert .

-- Tu vas te faire assommer par les grêlons . Adsila éclate de rire en courant vers sa voiture , elle avait eu la précaution d' attraper un parapluie . Main en visière Mayana l' aperçoit à peine à travers cette pluie gelée et diluvienne . Adsila revient aussi vite brandissant un parapluie déchiré et troué . Elle rit , elle n' en peut plus .

-- Si j' avais su que j' aurais autant de plaisir dans ces contrés je serais venue bien avant . Les trois femmes se tapent sur les genoux de plaisir . La semaine commence bien même si le soleil n' est pas au rendez-vous .

Les grêlons fondus il ne reste qu' une fine pluie purificatrice accentuant le vert des arbres et de l' herbe . des fleurs penchent sous le poids de l'eau . Le téléphone sonne .

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