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Un blog de tous les jours pour vous aider à regarder ce que vous ne voyez peut-être plus !

Il était une fois « Une femme » ( 25 )

Il était une fois « Une femme »  ( 25 )

De l' autre côté des arbres les chevaux avancent au rythme de leur coeur .

Mayana regarde droit devant elle son esprit vagabonde .

Un après-midi chaud dans la Sierra Gorda , Un moment inachevé , une fin en soi .

Mayana avait choisi cet endroit pour se réfugier et panser ses plaies après l' accident , après la déception , après l' abandon . Sa vie ne serait jamais plus pareille elle le savait . Cet enfant qu' elle portait ferait-il sa joie ? Devait-elle l' annoncer à Ludovick ? Cette pensée l' avait torturé longtemps lorsqu' elle était hospitalisée .Elle le lui avait dit finalement .

Assise au bord de l' eau complètement ailleurs Mayana avait senti une présence . Sur le sable chaud tout près d' elle une ombre se profila . Elle n' avait pas bougé faisant mine de n' avoir rien vue .

-- Bonjour ! Puis-je m' asseoir ?

-- Mayana avait hésité , elle avait tellement besoin de solitude .

-- On pense toujours que l' autre n' est pas le bienvenue , parfois on a raison, parfois on a tort .

-- Mayana avait baissé la tête esquissant un faible sourire .

-- Vous pouvez vous asseoir , j' ai bien trop peur de me tromper .

Une femme plus vieille qu' elle allongea ses jambes , retroussa son grand chapeau de paille fleuri et lorsque leurs regards se croisèrent un frisson la traversa . Des yeux d' une couleur indéfinissable bleu, vert, gris, ambre , toutes ces couleurs " Avait pensé Mayana " traversaient son âme , des yeux rempli de compassion et d' amour .

-- Vous êtes triste , un homme ? Dans un autre contexte Mayana aurait déguerpie , mais la question semblait si naturelle si dépourvue de voyeurisme .

-- Oui , un homme .

-- Vous portez son enfant ? Mayana avait tressailli .

-- Oui, je porte son enfant .

-- Je vous regarde vivre depuis votre arrivée , vous marchez les épaules voûtées sous le poids de l' incompréhension . Vous trouvez la vie injuste , imparfaite et lourde mais vous la portez en vous et pas une seule fois vous n' avez songé à la faire glisser en dehors de vous . Mayana stupéfaite avait réalisé qu' effectivement elle n' avait jamais songé à se faire avorter .

-- Il ne vous reste que quelques mois ?

-- Deux mois .

-- La dame avait serré sa main gauche si fort . Si vous êtes seule je peux si vous le désirez , vous accompagner jusqu' à votre accouchement .

-- Pourquoi feriez-vous ça pour moi !

-- La dame l' avait fixé si intensément qu' elle en avait été presque gênée .

-- Est-ce qu' il faut nécessairement avoir une raison , peut-on se rapprocher de ses semblables sans être obligée de donner des explications .

-- Dans mon monde oui !

-- Dans le mien non ! Vous êtes dans mon univers , profitez donc de la bonté inconditionnelle ça existe vous savez !

Une branche fouetta son visage , le cheval hennit . Un lièvre gambade devant elle , il court se réfugier dans la mousse sous les branches . La douceur de ce bel après-midi la rend joyeuse .

-- Mais ou est Jacob ? Elle avait complètement perdu le fil du temps .

-- Qu' est-ce je vais faire de moi , je suis si distraite . Elle regarde autour d' elle , rien .

-- Mayana tu viens ou tu restes là , ça fait cinq minutes que je t'appelle ! Au fond tout près d' une rivière Jacob lui fait signe .

-- Viens voir comme c' est beau . Avec bien des précautions Mayana descend la pente jusqu' au bord de la rivière . Ce qui s' offre à ses yeux la laisse sans mot . Une petite chute glisse le long d' une paroi rocheuse entourée d' arbres gigantesques .L' eau qui se fracasse sur les rochers forme de petits remous bougeant sans cesse laissant éclater des gouttes d' eau limpides si haut et rapide que son œil n' arrive pas à les suivre .

Après les avoir laissés boire dans la rivière ils attachèrent les chevaux et s' affalèrent côte à côte au pied de l'arbre . Les mains de Mayana se perdirent dans la mousse fraîche et dense .Quelle sensation de fraîcheur . La rivière qui crache sa joie de vivre les oblige à élever la voix pour se comprendre . Ils finirent par abandonner dans un éclat de rire contagieux , il s'assoupirent main dans la main .

Mayana se réveille la première , un peu perdue elle réalise ou elle est " Dire que je suis sur mes terres , je ne suis jamais venue par ici " Elle se lève tout en admirant la rivière elle ferme les yeux sous la chaleur du soleil . Une brise douce tourbillonne autour d' elle saisissant ses sens comme pour la porter plus loin que l' instant , plus loin que la vie . Elle sent dans son cou les lèvres de Jacob . Il l'entoure de ses bras amoureusement , elle se retourne pour l' embrasser .

Sur le chemin du retour Mayana en profite pour marquer des repères , elle apporte toujours dans son sac à dos des rubans marqueurs , elle veut revenir près de la rivière . Elle marche tenant Wanda par la bride , le cheval se cabre et recule secouant sa tête de tout côté .

Qui a t' il Wanda ? Jacob se retourne brusquement et descend de cheval . Wanda est mécontente et nerveuse quelque chose la trouble . Elle refuse d' avancer martelant le sol de ses sabots .

Calme-toi , calme-toi ma belle . Mayana lui caresse le museau tout en lui parlant doucement dans l' oreille , elle ne veut pas bouger et se cabre de plus bel .Un homme apparaît au bout du sentier fusil sur l' épaule . Mayana n' en croit pas ses yeux , c' est le braconnier de l' aigle royal.

-- Que faites-vous ici ? Lui cria Mayana hors d' elle , l' homme en la reconnaissant figea .

-- Tu le connais ?

-- Je l' ai déjà rencontré en effet , il braconnait sur les terres de mes grand-parents .

-- Encore vous ? Lui lança le braconnier .

-- Veuillez partir d' ici immédiatement sinon j' appelle la police .

-- De quel droit , nous sommes en période de chasse .

-- Vous êtes sur mes terres .

-- On pu lire la stupéfaction sur le visage de l' homme .

-- À vous entendre la pays vous appartient , laissez-en pour les autres !

-- Je vous répète que vous êtes sur mes terres , veuillez partir immédiatement sinon je vais me fâcher .

-- C' est bien ce que je pensais, une vraie vipère , il n' y a aucune pancarte spécifiant que c' est un terrain privé . Mayana fouilla dans son grand sac de cuire et planta sur un arbre à l' aide d' un marteau et d' un clou une pancarte ( Défense de passer terrain privé ) . Jacob ne put réprimer un rire en voyant la mine déconfite du chasseur .

-- Vous trimbalez un sac à surprise en plus , et dire qu'il y a quatre heures de route entre votre terre et celle de vos grand-parents , j' ai pas de chance par les temps qui courent , je croyais m' être éloigné d' une vipère pour me retrouver en face de la même vipère à plusieurs heures de route , on aura tout vue .L' homme quitta les lieux ne croyant pas à sa malchance .

-- C' était le même homme que chez ta grand-mère vraiment ?

-- Oui , c' est tout de même incroyable !

-- Tu sais te défendre , je ne savais pas que tu apportais avec toi autant d' objets .

-- Mon sac est toujours rempli au cas où .

Ils repartirent vers la maison .

-- Il faut que je m' en aille, je dois rapporter les chevaux à Lokesh avant la tombée du jour .

-- Tu es certain qu' ils ne peuvent pas passer la nuit ici ? J' aurais bien aimée que ru restes un peu plus longtemps .

-- J' avais promis à Lokesh de les lui ramener dans la même journée .

-- Je vais lui donner un coup de fil on verra bien .

Mayana réapparut sur la galerie l' air triomphante .

-- Il vient les chercher puisque que nous ne sommes qu' à 1h30 de route de chez-lui. Nous allons l' attendre je l' ai invité à souper c' est la moindre des choses .

Jacob est plutôt content de la tournure des événements . Ils s' installèrent dans la balançoire sur la grande galerie un verre de vin rouge à la main .

-- Dis-le moi si je suis indiscrète , as-tu eu des nouvelles pour Marianne ?

-- J' ai communiqué avec son beau-père et je devrais le rencontrer d' ici quelques semaines . J' ai eu de grandes discussions avec Jasmin et je comprends mieux la situation du couple .Marianne n' était pas de tout repos , elle refusait d' aller consulter , elle mentait constamment , elle faisait de telle colère que mon neveu ne voulait même plus la voir, il avait peur d' elle . Une intrigue m' échappe , je suis persuadé qu' elle vivait des moments insoutenables en dehors de nous, je vais trouver tu peux en être certaine . Pour l' instant je ne veux vivre que de beaux moments avec toi .

Mayana compris le message et se blottit dans ses bras .

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