Il était une fois « Une femme » ( 5 )

Il faisait presque nuit , un feu crépitait au milieu de cette forêt que Mayana ne connaissait pas encore assez bien. Perdue dans ses pensées elle n’a jamais vue les plumes multicolores que l’homme agitait devant ses yeux.

-- Hé petite dame tu n’es plus là, reviens je parle tout seul. Saisi elle sourit.

-- Pardon , mes pensées vagabondes volaient au-dessus de la forêt.

-- Tu es pardonnée, il est bien difficile de ne pas s’abandonner dans cette forêt Abooksigun « Sauvage ».

Elle se leva il fallait maintenant partir, Bandit sommeillait allongé sur une vieille couverture tout près de l’homme, elle le regarde attendrie,

-- Décidément il l’a adopté.

Penchée pour rassembler ses affaires sa voix la pénétra comme un couteau.

--Tu nous as manqué Mayana, grand-mère parlait souvent de toi il n’y avait ni reproche ni amertume dans sa voix, que douceur et conviction. Vite comme l’éclair elle se retourne et s’approche de lui, en scrutant son visage un petit cri étouffé sort de sa gorge.

-- Lokesh « Celui qui tient les eaux de la terre » Tu es bien Lokesh , ton visage me semblait si familier j’ aurais dû le savoir tout de suite , j’ ai refusé de te reconnaître , je ne pouvais croire à une telle coïncidence .

--Point de coïncidence ma cousine, grand-mère avant de mourir m’a fait promettre de veiller sur toi, puisque que j’habitais près d’ici je ne pouvais lui refuser cette faveur.

--Alors tout ça c’est une mise en scène pour croiser ma route ?

-- Non ! C’est mon lieu de prédilection, j’y viens depuis des années pour méditer, élever mon corps et mon esprit, je la soupçonne d’avoir deviné ton retour en ces terres ancestrales.

...

Tout plein d’images s’ entrechoquent derrière ses yeux, elle se souvient, ils étaient inséparables, de longues journées à se baigner dans le lac près de la maison de grand-mère , à fabriquer des arcs et des flèches inoffensives, à courir après les papillons .Un jour ses parents partirent pour la ville, son père avait terminé ses études un poste lui avait été offert dans une grande entreprise, un poste important disait-il . Sa mère savait qu’un jour elle quitterait les siens, elle avait épousé un Québécois pur laine comme ils disaient, sa vie avait complètement changé , à 7 ans on ne comprend pas tout, elle n’ avait presque plus revue Lokesh , ils habitaient si loin . Les trottoirs avaient remplacé les ruisseaux, les stationnements servaient de terrain de jeu , quelques grands arbres plus de forêt .Grand-mère avait compris ,mais elle ne savait pas qu’elle partirait aussi loin qu’ elle ne reviendrait plus . Lokesh aussi avait quitté les siens ,il était parti dans le grand nord ,il faisait des recherches sur le climat contrairement à Mayana il revenait souvent, c’ est son père qui le lui avait écrit .

Elle sentit sa main sur son épaule, le regarda quelques secondes, le serra de toutes ses forces.

-- Que je suis heureuse, tellement heureuse de te retrouver.

-- On ne se quittera plus jamais petite cousine, j’habite à quelques kilomètres d’ici.

-- Qu’es-tu devenu ?

-- Je suis à ma retraite, il y a quelques années j’ai pris la décision de revenir au pays de mes ancêtres .Tu as visité tes parents avant de venir t’installer ?

-- Oui ! Mon retour les enchantent ils n’y croyaient plus.

...

Mayana avait toujours gardé contact avec sa famille, elle leur faisait parvenir des cadeaux, des lettres, même qu’à quelques reprises elle les avait invité à venir passer noël avec elle dans un autre pays . Ils sont venus une seule fois, sa mère n’avait pas aimé être aussi loin de son Canada. Son frère lui ne se gênait pas, il ne refusait rien. Mayana avait juste oublié que le temps passait trop vite, elle avait oublié de prendre l’avion trop de contrats, trop de raisons sans raison. Ceux qu’elle pleure ce sont ses grands-parents, elle les aimait tant, ses tantes et ses oncles si joyeux , elle est partie à trente-quatre ans après ses études en langue, elle parle sept langues, elle est traductrice, elle en a apprise quelques-unes à travers ses voyage.

-- Viens, je te reconduis. Sous un ciel étoilé bras dessus, bras dessous éclairé par la pleine lune ils disparaissent à travers les arbres. Bandit heureux galope derrière eux . Au pied de l’escalier Lokesh la serre une autre fois, il glisse dans sa main une pierre magnifique, un quartz limpide, elle le regarde étonnée il lui envoie la main et repart en sifflant gaiement.

Adossé au cadre de la porte Mayana ne comprend pas, en quelques jours seulement elle a retrouvé des êtres aimés, elle qui a passé tant d’années à les négliger.

--Dis-moi grand-mère est-ce un signe ? Un raton-laveur descend de la galerie, elle ne l’avait pas vue, Bandit part au galop.

-- Bandit ! Bandit ! Reviens immédiatement ici tu m’entends ? Ici. Bandit hésite, il regarde sa maîtresse sa tête ballotte dans tous les sens, finalement il abandonne le raton.

-- Bon chien, bon chien., elle lui tapote la tête d'un geste lent. Elle entre dans la maison, regarde autour d’elle tout est calme, la théière traîne sur la table, les raisins pendent le long du plateau, les biscuits sèchent sur le comptoir, que veut dire tout ceci. Elle dépose la pierre sur le rebord de la fenêtre.

-- Demain je devrai la purifier, la faire tremper dans du sel de mer, l`enrouler dans du velours noir la laisser dans l’obscurité neuf jours pour enlever les énergies négatives si elle en possède .

Elle s’allonge sur le divan et s’endort.

Mayana est agitée, elle rêve, brusquement elle se réveille.

--Je dois boire un grand verre d’eau ….

Son rêve .

...

Tu n’as pas besoin de purifier ta pierre de quartz, le quartz possède les mêmes propriétés que le soleil qui projette ses rayons vers l’extérieur, c’ est un transmetteur d’ énergie , donc elle projette ses énergies vers toi et s’ auto-nettoie, il est donc impossible d’ y faire entrer des énergies négatives, le soleil est un grand transmetteur d’énergie il s’ agit de bien s’ en servir, fait de même pour ta pierre.

--C`était la voix de grand-mère, grand-mère est venue me visiter par le rêve. Mayana est sous le charme .