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Un blog de tous les jours pour vous aider à regarder ce que vous ne voyez peut-être plus !

Un grand poète !

François Guérette,

Est le fils d'une cousine , vous savez cette sorte de cousine qui vous donne cette impression que chaque jour qui passe est un jour nouveau, un sourire constant habite sa figure de petite fille malcommode qui ne vieillira jamais , oui oui ce genre de cousine charmante, Suzanne...

Un autre dans la famille me direz-vous, mais oui un autre, un écrivain qui se démarque par sa si belle poésie , avouez qu'il a fait un choix qui n' est pas des plus facile , pourtant vous en entendrez parler vous pouvez me croire, une si belle écriture ce doit d'être reconnue , c' est déjà commencé et ça va continuer .........

François est finaliste pour le prix de poésie radio-canada 2016 ....

Et voici son texte magnifique .

La foudre me hante

nous existons vers notre paix
nous existons vers notre peur

Geneviève Amyot, « Nous sommes beaucoup qui avons peur »

1

j'ai souvent le projet de m'envoler
me réveiller porté disparu
la tête peuplée de fous qui ont soif de nuages

au bout de mes doigts le monde tourne
dans le sens du serpent
je suis à ma place partout
sur une planète perdue dans un univers sauvage
mon île aux yeux noirs déborde des miroirs

je reconnais mes frères à leur regard
ardent de réfugiés qui ont froid
en orbite autour du même feu
quelques grammes de mémoire
fulminante vue de l'intérieur

2

la foudre me hante
enfant dans la trentaine de l'orage

la nuit je marche sur la pointe des yeux
je ne rêve plus j'espère
faire surface chaque matin
dans un nouveau pays un nouveau
patrimoine de plaies vives

j'ai cinq sens toujours cinq frontières
à traverser avant que le taux de lumière
dans mon sang me rappelle
à quel degré d'incandescence un corps
devient animal capable de pardon

3

sous mon costume de grande personne
nous sommes plusieurs à tourner sept fois
le fer dans la plaie avant de chanter
mes poches sont pleines de corneilles filantes

si je brûle d'un feu égal
à celui que la hache allume dans l'arbre
éteignez-moi
les victimes se comptent en oiseaux
leur vertige et le mien proviennent
de la même promesse un printemps
plus solaire que le chemin menant au printemps

ma cellule sans murs sera l'œuvre de nos ailes

4

de grands espaces fermentent entre mes tempes
je fais pousser la matière première de l'air
la parole mon seul cerf-volant
assez tranchant pour voir
loin dans le noir
les étoiles m'apprennent à lire

en prenant de l'altitude sous la peau
mon cœur bat au futur
nous conjuguons les mêmes blessures
l'espoir la peur
réveillent un troisième poumon

à chaque respiration j'envahis l'avenir
par la bouche des enfants qui décideront
si oui ou non ce monde
finira nuage de pierre au fond de la mer

5

le temps attaque par-derrière
les espèces qui sèment des notes de musique
et récoltent des rêves
je n'ai rien d'autre
que les constellations à léguer
nos plus hauts hiéroglyphes

tison par tison je découvre
la langue des peuples qui marchent
sur la braise mais se noient
dans la lumière les yeux ouverts

j'ai besoin de falaises
pour sauter à la recherche
d'une nouvelle route vers les Indes
me perdre en plein vol et sortir
vivant de mon corps comme d'un écrasement
d'oiseaux sur le chemin du soleil

Un grand poète !
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